« Quand Dieu se fait proche de Nous » (St. Luc: Dimanche des Rameaux, le 25 mars, 2018; Mc. 11.1-10; Is. 50.4-7; Ps. 22; Phil. 2.6-11; Évangile de St. Mc. 14.1 – 15.47)
Le masque pour la
messe. Vous rappelez-vous de la
dernière fois que vous vous êtes chicané avec un membre de votre famille, juste
avant de venir à la messe? Peut-être
vous avez faite l’expérience d’entamer une dispute à la maison, la poursuivre sur le chemin, et ensuite, discuter à
partir du stationnement jusqu’à la porte de l’église. Quand cela nous arrive, la plupart de temps,
une fois qu’on entre dans l’église, on met son « masque » et on fait
un beau sourire à la personne qui nous accueille. On participe à la messe bien poliment – on se
donne même le signe de la paix – et là, une fois qu’on est de nouveau dans la
voiture, on reprend l’argument là où on l’avait laissé… (Bien entendu, je parle
d’une manière hypothétique; tout ce que je viens de dire est basé sur un
souvenir qui remonte à mon enfance…). Il
me semble que nos pires chicanes se
passent avec ceux que nous aimons – avec ceux qui nous connaissent pour de vrai.
Idéalement, nos relations avec ceux qui
nous sont les plus proches seront caractérisées par la confiance et le respect mutuel.
Nous avons tous besoin d’être entouré des gens avec lesquels nous nous
sentons en sécurité, des gens dont nous pouvons permettre de nous voir tel que nous sommes. Si une relation de ce genre va survivre aux
conflits inévitables qui vont surgir, les questions devront être confrontées et
il va falloir que nous soyons réconciliés l’un avec l’autre. Bien entendu, la réconciliation s’agit d’une
affaire risquée – qui posera le premier geste? Qui sera assez humble pour se rendre vulnérable en admettant qu’ils avaient
tort? Qui sera le premier d’arrêter de
jouer la comédie et d’exprimer ce qu’ils ressentent d’une manière honnête? L’authenticité
et la réconciliation – ce ne sont pas des choses évidentes.
La réconciliation
divine. La manière dont la Bible
raconte l’histoire, Dieu – le Créateur – a désiré se réconcilier avec son monde
rebelle. Dieu a décidé de se révéler
à ses créatures humaines, c.-à-d. d’établir la communication entre lui et
l’humanité. La première personne de
« prendre l’appel » était Abraham. Dieu lui a fait une promesse – un de ses
descendants fera ce qu’il faut pour faire en sorte que la réconciliation soit
possible. Ce qu’Abraham n’aurait pas pu
imaginer à ce moment-là était qu’il y aura quelque chose de particulier chez ce descendant-là – c’est le moins qu’on puisse dire – qui
viendra au monde deux milles ans plus tard.
Par l’entremise de ce futur
membre de la famille d’Abraham, le
Créateur lui-même viendra dans le monde qu’il a créé afin de restaurer la
relation dont le péché a détruit. De quoi cela aura de l’air lorsque le
Créateur fera tout cela?
Lorsque Dieu est
lui-même. On vient de voir la
réponse donnée par St. Marc à cette question – c’est bel et bien cela qui est arrivé lorsque le Créateur a pris
l’initiative de venir au sein de notre monde violent, craintif et confus, afin
de se rendre vulnérable et de nous
inviter à lui faire confiance encore une fois.
Ceci s’agit de l’histoire du moment où Dieu nous a permis de lui voir tel qu’il est. Ça de l’air d’un jeune descendant d’Abraham
qui fait un pèlerinage à Jérusalem afin d’y célébrer la fête nationale. Le jeune homme fête la Pâque avec ses amis les plus proches, sachant qu’ils vont tous lui laisser tomber – un
d’entre eux va lui trahir à ses ennemis, un autre va nier de même lui
connaître, et tous les autres vont lui abandonner alors que ses ennemis
s’approchent pour lui arrêter. Le jeune
homme est accusé d’être un
blasphémateur et on lui juge comme étant digne de la mort. Ses ennemis lui livrent aux autorités et
manipulent la procédure juridique afin d’assurer sa condamnation. La sentence capitale est prononcée et le
jeune homme est d’abord flagellé, et ensuite, on lui fait porter sa croix
jusqu’au lieu de son exécution. Une fois
y arrivé, on lui déshabille et on l’attache à la croix – à la vue de tous. Tout à fait exposé, il y passera des heures en
train de s’agoniser jusqu’à ce qu’il expire finalement. Depuis son comparution devant le Sanhédrin, ses
ennemis se moquent de lui – on rit même de lui alors qu’il est suspendu en croix.
L’espoir d’être
guéri. Ceci est une
histoire étrange et troublante; mais si vous vous demandez de quoi
Dieu a de l’air, St. Marc nous dit « Regardez par là. Regardez cet homme mourant en croix. C’est bien ici et maintenant que le Créateur
se dévoile ». En effet, la croix
nous révèle un Dieu étrange – même le
sentiment d’abandon expérimenté par le jeune homme n’est pas exclu de cette
révélation. Ça se peut qu’on ait
l’habitude de mettre Dieu et le Jésus crucifié dans les catégories distinctes –
St. Marc nous invite à les mettre ensemble
dans la même catégorie. Si vous
voulez trouver Dieu, c’est bien ici qu’il se laisse trouver. Ce Dieu démontre sa « puissance »
de sauver et de guérir par l’entremise de l’impuissance, la souffrance et la
mort de cet homme. Ceci est une bonne nouvelle pour un monde brisé,
pour des gens brisés tel que vous et moi.
Notre Dieu n’est pas distant de nous et notre douleur. Ceci est le Dieu qui nous invite à lui faire
confiance, à être réconcilié avec lui et les uns avec les autres; ceci est le
Dieu « par les blessures duquel nous sommes guéris ». Amen.
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