Le récit de la création, les genres littéraires & "la vérité" de la Bible
Il y a quatre ans de cela, j'ai rédigé cette essaie. J'avais été motivé de l'écrire suite à une discussion que j'avais eu avec un groupe d'étude biblique dans une église. En fait, la discussion avait été vive, et ce que je leur avait dit au sujet de comment on devrait interpréter le premier chapitre du livre de la Genèse avait suscité des préoccupations chez plusieurs d'entre eux. Entre temps, j'ai constaté que la question de l'interprétation du récit de la création est toujours un sujet controversé pour beaucoup de chrétiens. Donc, je "republie" cette réflexion dans l'espérance que ce pourra être utile à ceux qui se demandent comment aborder ce texte biblique parfois difficile à saisir, surtout lorsqu'on le compare avec ce que nous dit les scientifiques au sujet des origines de l'univers.
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Remarques
préliminaires. Tout d’abord, je vais simplement affirmer
quelques points « négatifs » que je vais tenter de démontrer par la
suite. Je fais ceci afin de bien situer la discussion qui va suivre.
1. Ce n’est pas nécessaire
d’adopter une lecture « littérale » du premier chapitre du livre de
la Genèse afin de croire dans l’inspiration des Écritures. Par
« lecture littérale », j’entends une lecture selon laquelle le texte
de la Genèse nous présente une description de ce qui est
arrivé au moment de l’origine de l’univers et que l’univers a été créé
dans une période de 6 jours composés de 24 heures chacun.[1]
2. Le dicton suivant est faux :
« La Bible le dit; je le crois; c’est là la fin de la
discussion ». Ce dicton laisse entendre que la Bible s’agit
simplement d’une liste de « vérités » (propositions) ou bien des
« commandements » et qu’il suffit de les lire et ensuite les croire
et/ou les obéir. Après un moment de réflexion, on constate que les choses
ne sont pas aussi simples que cela. Ce document n’est en aucun sens
un manuel d’herméneutique biblique (l’interprétation de la Bible);
par contre, je fais ces remarques préliminaires simplement afin de nous faire
réaliser jusqu’à quel point la lecture (avisée) de la Bible est un processus
complexe impliquant beaucoup de facteurs différents auxquels
on porte attention que très rarement (malheureusement).
I. L’ "inspiration"
des Écritures
Soufflée
de Dieu. Tout d’abord, un passage biblique qui nous est
familier :
« Car toute l'Écriture est inspirée
de Dieu[3] et
utile pour enseigner, réfuter, redresser et apprendre à mener une vie conforme
à la volonté de Dieu. Ainsi, l'homme de Dieu se trouve parfaitement
préparé et équipé pour accomplir toute œuvre bonne » II Timothée
3.16-17 (Bible du Semeur).
Maintenant, comprenez-moi bien : je crois que ce passage, comme
toute l’Écriture, est entièrement vrai et digne de confiance. Il
reste qu’en affirmant ceci, je n’ai pas mis fin à la conversation; au
contraire, on vient tout juste de commencer. Une fois qu’on affirme la
véracité de ce passage de l’apôtre Paul (comme pour chaque passage biblique),
il nous faut se poser la question suivante : « Dans quel sens ce
passage est-il ‘vrai’; dans quel sens l’Écriture est-elle
inspirée de Dieu? »
II. La Bible en tant que
littérature
Le
Coran & la Bible. Il
y a une croyance chez certains Musulmans selon laquelle le Coran est
« tombé du ciel », ayant été écrit par Allah (Dieu) en arabe.
Par la suite, l’ange Gabriel aurait dicté ce texte original et
« parfait » au prophète Mohammed. C’est frappant de constater
le nombre de Chrétiens qui partagent cette vision de l’inspiration de leurs
Écritures (la Bible). Souvent, on n’a simplement pas réfléchi sur comment Dieu
a inspiré la Bible. Des fois, lorsqu’on nous demande comment
l’inspiration des Écritures a eu lieu, on va dire que Dieu a simplement dicté le
contenu des Écritures aux auteurs bibliques, qui, à leur tour, auront
simplement marqués ce que Dieu leur avait dit.
Créateur
et création. En réalité, il existe une différence
théologique profonde entre la conception musulmane de l’inspiration du
Coran et la façon dont la Bible décrit la dynamique entre le Dieu créateur et
sa création, et surtout ses créatures humaines (incluant la façon dont le Dieu
biblique aurait communiqué sa Parole à son peuple). Pour l’Islam, Allah
est le Seigneur souverain qui gouverne le monde d’une façon absolue et «
transcendent »[4] et
exige la soumission (« islam ») des êtres humains à
sa volonté. Bien sûr, il y a des parallèles entre cela et l’enseignement
biblique au sujet de Yahvé et ensuite, le Seigneur Jésus. Par contre, ce
qu’on découvre dans la Bible est un Dieu qui n’est pas seulement
« transcendent » mais qui est aussi « imminent ».[5]
Parole
humaine, parole divine. Une des façons par lesquelles le Dieu
créateur se fait « proche » de sa création est par l’entremise de sa
« parole ». En fait, c’est en parlant que Dieu
crée l’univers en Genèse chapitre 1. Alors qu’on lit la Bible, on
constate que la plupart du temps, la « parole de Dieu » était
communiquée oralement (les oracles des prophètes, etc.)
d’abord, et mise par écrit plus tard. On peut penser à
la phrase qui revient à maintes reprises dans les livres prophétiques :
« Ainsi parle le Seigneur (Yahvé) » ou encore, les moments dans les
évangiles où Jésus enseigne les foules, et les évangélistes décrivent son
enseignement comme étant la « parole de Dieu » (ex : Évangile de
St. Luc 5.1). (L’enseignement de Jésus était la « parole de
Dieu » dès l’instant que Jésus a ouvert sa bouche, et non au moment où les
évangélistes l’ont mis par écrit.) Ce même phénomène se
trouve dans le livre des Actes des Apôtres (4.31; 12.24, etc.). La parole
de Dieu était effectivement communiquée par l’entremise des paroles
humaines. Les prophètes, Jésus & les apôtres ont parlés, et, nous
dit la Bible, les paroles qu’ils ont prononcées étaient les paroles de
Dieu. Ces notions au sujet de la « parole de Dieu »
atteignent leur apogée dans le mystère de l’incarnation de la
Parole (le Fils) dans la personne de Jésus de Nazareth (Évangile de
St. Jean 1.1-18).
Donc, ce qu’on retrouve dans la Bible est une réalité subtile par
laquelle les humains parlent (et écrivent), en étant conditionnés par leurs
contextes culturels, historiques, etc. et ayant leurs propres motivations pour
communiquer, et qu’à travers cela, le Dieu créateur véhicule son message,
et cela à travers toute une gamme de « genres littéraires ».
Donc, le Dieu biblique n’est pas un dieu qui sera intimidé par les motivations
et personnalités humaines, ou par les multiples façons qu’ont les humains de
communiquer et de s’exprimer. Au contraire, le Dieu biblique est un dieu
qui est tout à fait à l’aise au sein de sa création, un dieu qui s’incarne de
multiples façons.[6] Le
Dieu imminent sait communiquer avec son peuple à travers les moyens de
communication que son peuple se donne.
La
littérature humaine comme véhicule pour la parole de Dieu. Depuis
que l’écriture a été inventée (vers le 20e siècle avant Jésus-Christ
= l’époque d’Abraham), les humains ont fait de la littérature –
de l’histoire, de la poésie, on a mis les mythes et les légendes anciennes par
écrit (ex : l’épopée de Gilgamesh, etc.), les prophéties, les
paraboles, les allégories, les textes « apocalyptiques », les
instructions de tous genres, les codes légaux, les lettres et diverses formes
de communiquées, les romans, etc. Comme la Bible est une œuvre
complètement humaine (ainsi que complètement divine – le principe
d’incarnation), on ne devrait pas être surpris que tous ces genres
littéraires se trouvent dans la Bible. Il ne faudrait pas qu’on fait
de la Bible quelque chose qu’elle ne l’est pas, qu’on la réduit à un simple
liste de « vérités » abstraites ou de
« commandements ». La Bible est beaucoup plus intéressante que
ça parce que la réalité humaine est beaucoup plus complexe que cela. Tout
comme Dieu est devenu humain afin de réaliser son plan de salut, Dieu n’a pas
écarté les humains du processus par lequel Il a communiqué avec son
peuple. Non : le Dieu biblique ne s’impose pas « d’en
haut »; Il agit en, avec et à travers son peuple, tout en
respectant la condition humaine des créatures qui portent son image.
Pensons aux Psaumes : un recueil de poèmes dans (et avec) lesquels les
Israélites s’adressent à Yahvé! En lisant les Psaumes, nous recevons
comme Parole de Dieu les paroles que les hommes lui ont
adressées il y a des milliers d’années de cela!
L’inspiration
& l’eschatologie. Encore une fois, c’est notre théologie (notre
façon de concevoir Dieu) qui va façonner notre compréhension de l’inspiration
biblique. On a déjà dit qu’en inspirant les textes qui étaient pour
devenir la Bible, Dieu ne s’est pas imposé sur les auteurs bibliques; au
contraire, Dieu, par son Esprit, a communiqué son message à
travers leur message. On a fait référence à
l’incarnation de Yahvé dans la personne de Jésus de Nazareth comme exemple
suprême du lien entre Dieu et sa création. Le Dieu créateur n’est
pas en conflit/en compétition avec sa création. Dieu aime son univers
et en Christ, il l’a racheté. Il va le juger, oui, mais non pas en vue de
le détruire, mais plutôt pour accomplir ses desseins en sa faveur (Apocalypse chapitres
21-22; Romains 8.18-25; Actes des Apôtres 3.21,
etc.). Quand Dieu juge, c’est pour protéger sa création de toutes choses
qui la nuisent. Le Dieu biblique n’est pas simplement un Juge cosmique
qui nous regarde pour voir si on obéit à ses commandements arbitraires et qui
prend plaisir à nous punir si jamais on ne réussit pas à les observer.
Oui, Dieu nous a donné des commandements, mais ces commandements sont là pour
notre bien; ils sont là pour assurer l’épanouissement des humains et de
la création toute entière. Ça, c’est le but ultime du Dieu
biblique : l’épanouissement de son univers. L’intention de Dieu n’a
pas changé depuis le "commencement" (Genèse chapitre 1: « C’est
bon… »).
III. La Bible &
« la vérité »
On
vient de parler de la Bible en tant que littérature. On vient de voir
qu’il n’y a aucune tension entre la doctrine de l’inspiration et le fait que
les textes bibliques s’agissent des œuvres littéraires anciennes.
Maintenant, penchons-nous sur ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons
que la Bible est « vraie ».
Vérité(s).
Premièrement, il nous faut constater la réalité suivante : il existe
plusieurs types de « vérité », chacun pouvant être vérifié d’une
manière différente. Voici quelques exemples :
a) Vérité mathématique :
« 2 + 2 = 4 ».
Cette formule mathématique donne toujours la même
réponse. Il s’agit d’une « vérité » inchangeable.
b) Vérité relationnelle :
« Mon épouse m’aime ».
Cette affirmation est beaucoup plus difficile à
vérifier. On peut seulement la vérifier dans le contexte de la réalité
vécue du couple en question.
c) Vérité phénoménale:
« Le soleil s’est levé ce matin ».
Cette affirmation décrit un phénomène naturel qu’on
peut observer sans l’aide de la technologie; elle peut être vérifiée en
regardant vers le ciel demain matin (pourvu qu’il fasse beau).
i. (à comparer avec [c])
« Ce matin, la planète Terre a complété une autre rotation sur son axe et
(notre côté de la planète) se trouve encore une fois face au soleil ».
Cette affirmation peut être
vérifiée avec l’aide des instruments scientifiques (télescope, etc.) ainsi que
les calculs mathématiques.
ii. « Si on combine 2
atomes d’hydrogène avec 1 atome d’oxygène, le résultat est une molécule
d’eau ».
Cette affirmation peut être
vérifiée en répétant l’expérience dans un laboratoire. Si on applique la
formule H2 +
O, le résultat est toujours H2O (eau).
e) Vérité journalistique :
« cette semaine, le maire de la ville de Laval a démissionné ».
Cette affirmation peut être vérifiée en parlant
avec M. Duplessis (en théorie, c’est possible de vérifier cette affirmation
personnellement, dû au fait que M. Duplessis est encore en vie).
f) Vérité historique :
« en 1492, Christophe-Colomb a découvert l’Amérique ».
Cette affirmation peut être vérifiée en consultant
les textes du 15e siècle (documents officiels, journal
personnel de M. Colomb, etc.), à travers les découvertes archéologiques,
etc. Encore là, on ne peut vérifier cette affirmation de la même façon
qu’on peut créer une molécule d’eau. En « vérifiant » cette
affirmation historique, on fait confiance au témoignage des
textes qui nous décrivent cet événement.
g) Vérité théologique :
« l’univers a été créé par le Dieu dont parle les auteurs bibliques, et
qui s’est révélé en et par Jésus-Christ ».
Ni science, ni histoire. Cette affirmation
est au sujet de Dieu et ne peut être vérifié par la méthode scientifique (voir vérité [d]).[8]
Le scientifique se pose la question
suivante : « Qu’est-ce qui est arrivé au moment de
l’origine de l’univers? » Il veut analyser les éléments
« physiques » de l’événement : les molécules, les atomes,
l’énergie, la chaleur, etc.
Le
théologien, pour sa part, se pose une
question différente : « Quel est le sens de
l’affirmation ‘l’univers a été créé par Dieu’? » …que nous dit cette
affirmation au sujet de la réalité, la vérité de l’univers, au
sujet de nous en tant qu’êtres humains… que nous dit la création au sujet du
créateur (Psaume 19.2; Romains 1.19-20)?
Encore là, cette
affirmation ne peut non plus être vérifiée par la méthode historique (voir
vérité [f]). Ceci est dû au fait que le texte du 1er chapitre
de la Genèse ne s’agit pas d’un texte historique; c.-à-d. qu’il n’est
pas composé d’explications d’événements dont l’auteur a été témoin, ou bien des
rapports qui se trouvent dans d’autres textes qui ont été consultés par
l’historien.[9]
Aucun
témoin. Personne n’était là au moment de la création de
l’univers. On ne voit nulle part dans le premier chapitre de la
Genèse que l’auteur du texte affirme : « J’ai
vu… ». Bien sûr que non; le texte ne prétend pas être une
explication journalistique d’un événement quelconque. Donc, on
ne peut vérifier « les faits » de la création à travers la méthode
scientifique ou historique. Encore une fois, la méthode
scientifique est basée sur ce qu’on peut voir, toucher, sentir,
etc.
IV. POUR (BIEN) LIRE LE RÉCIT
DE LA CRÉATION
On
a discuté de l’inspiration, de la littérature et des différents types de
vérités. Il reste que présentement, il y a un texte en particulier qui
nous intéresse – celui de la Genèse, chapitre 1. Maintenant, comment bien
lire ce texte? Comment l’interpréter? Quelles vérités veut-il nous
communiquer?
Inspiration
et connaissance. Quelqu’un dira peut-être que, dû au fait que ce
texte se trouve dans la Bible, l’auteur a sûrement reçu une
« révélation » de ce qui est arrivé au moment de l’origine de
l’univers. Certains prétendent qu’en inspirant les auteurs bibliques,
Dieu leur aurait accordé une connaissance « surnaturelle » au sujet
du monde matériel, une connaissance à laquelle leurs contemporains n’auraient
pas eu accès. Selon ce point de vue, on devrait comprendre les
affirmations bibliques au sujet du monde matériel de la même façon qu’on
comprend les affirmations des scientifiques de nos jours (en donnant priorité
aux affirmations bibliques : « la Bible est ‘vraie’, alors que les
scientifiques peuvent se tromper »).
Par contre, il me semble
que la Bible ne nous laisse croire que Dieu ait accordé une quelconque
connaissance « extra » aux auteurs bibliques. Comme on a
discuté plus haut, le Dieu biblique n’impose pas une connaissance étrangère aux
auteurs des Écritures. Dieu s’est révélé aux hommes qui ont écrit les
textes bibliques d’une façon qu’ils pouvaient comprendre et les a inspirés tout
en tenant compte de leurs cultures, personnalités, visions du monde,
connaissances, limitations, le moment historique et le lieu géographique où ils
ont vécus, leurs motivations pour écrire, etc. Dieu s’est servi des
normes « intellectuels » et littéraires de l’époque où les Écritures
ont été rédigées pour communiquer son message.
Les gens du Proche Orient Ancien n’avaient pas les mêmes préoccupations face au
monde matériel que les Occidentaux modernes. Ils ne se posaient pas les
mêmes questions au sujet du l’univers matériel et ne disposaient pas des mêmes
technologies (télescope, microscope, moteur-fusée, etc.). Face au monde
matériel, les auteurs bibliques n’avaient que de la connaissance
« phénoménale » (voir vérité [c] en haut). Autrement dit, ils observaient
le monde qu’avec leurs yeux et ils ont tirés des conclusions basées sur leurs
observations.
Exemple : Josué 10.12-14.
Dans ce texte, on retrouve le récit d'une bataille qui a eu lieu entre les
Israélites et les Amoréens. Josué ordonne au soleil et à la lune de
s’arrêter dans leurs trajectoires célestes, donnant ainsi le temps aux
Israélites de compléter leur victoire. À l’époque (comme
aujourd’hui), chaque matin on voyait le soleil « se lever »
au-dessus de l’horizon oriental et chaque soir on le voyait « se
coucher » en-dessous de l’horizon occidental, complétant ainsi sa
« course » quotidienne à travers les cieux (voir Psaume
19.5-7). Maintenant, du moins depuis l’époque de Galilée (17e siècle),
nous savons que (malgré les apparences!) le soleil ne bouge pas; au
contraire, c’est la planète Terre qui tourne sur son axe, tout en
gravitant autour du soleil. Donc, l’affirmation du livre de Josué
n’est pas « vraie » selon les faits scientifiques modernes.
Par contre, on peut dire qu'elle est « vraie » d’une manière phénoménale (pour
décrire ce "miracle" dans la terminologie de la science moderne, on
dirait que la Terre a cessé temporairement de tourner sur son axe,
ainsi prolongeant la durée du jour lors duquel la bataille a été livrée).
La
théologie & l’anthropologie de la Genèse. Donc, le récit de la
création ne nous présente pas une explication scientifique des
origines de l'univers. Au contraire, ce texte est un texte de
caractère théologique. Il nous parle de Dieu. Il nous
parle du sens de l’univers : qu’il est créé, qu’il est
bon, qu’il est ordonné, qu’il a une raison d’être, un but, une valeur
inestimable. Dieu a voulu que le récit de la création soit ce genre de
texte. À nous d’accueillir ce texte sous la forme que Dieu nous
l’a donné et d’en être reconnaissant. Aussi, le premier chapitre de
la Bible est un texte riche de sens et qui nous invite à explorer et exploiter
ses richesses. Oui, ce récit nous parle de Dieu; mais il nous parle
également de l’être humain…
En
fait, les spécialistes du Proche Orient ancien (le contexte géographique du
texte de la Genèse) nous disent que le récit de la création a des
parallèles dans d’autres textes de l’époque qui nous décrivent la
construction des temples. Dans ces textes, on met tout en place pour
l’édification de la demeure d'un dieu, et finalement, on place l’image de ce
dieu dans son temple. Voilà, tout est prêt pour accueillir les adorateurs
et de montrer aux fidèles qui est le dieu dont ce temple est la demeure.
Dans le texte de la Genèse, on voit que Dieu crée un univers en 6 jours, et
lors du sixième jour, il place son image (l’homme et la femme)
au sein de la création pour refléter sa gloire et pour dominer sur l’ordre créé
et ainsi assurer son pleine épanouissement (Genèse 1.26-31).
LES
GENRES LITTÉRAIRES DE LA BIBLE (VIDÉO EN ANGLAIS)
VIDÉO SUR LA GENÈSE CHAPITRES 1-11 (ANGLAIS)
PRÉSENTATION POWERPOINT (GN. 1) EN ANGLAIS
GENESIS 1 COMPARED WITH GREEK MYTHOLOGY
VIDÉO SUR LA GENÈSE CHAPITRES 1-11 (ANGLAIS)
PRÉSENTATION POWERPOINT (GN. 1) EN ANGLAIS
GENESIS 1 COMPARED WITH GREEK MYTHOLOGY
POUR APPROFONDIR LE SUJET...
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[1] Je
comprends bien que le premier chapitre de la Genèse affirme bel et bien que la
création a eu lieu en-dedans un délai de 6 jours de 24 heures. Par
contre, la question que je me pose est celle-ci : la structure du récit
(création en 6 jours), veut-elle décrire ce qui est arrivé actuellement ou
bien s’agit-elle d’une figure de style? Dans le cas où on insiste que, dû au
fait qu’on discute d’un texte biblique, le texte doit absolument
nous décrire ce qui est arrivé au moment de l’origine de
l’univers, j’encouragerai le lecteur de ce document de poursuivre la lecture
jusqu’à la section où on discutera de « la Bible en tant que
littérature » ainsi que la section intitulée « La Bible et ‘la
vérité’ ».
[3] Grec: qeopneustos (Théopneustos);
littéralement « soufflée de Dieu ». En fait, nombreux sont les
passages bibliques qui parlent du « souffle » (« esprit »)
de Dieu (ex : Gn. 2.7; Éccl. 12.7). Également, il y a un lien étroit
dans la littérature biblique entre la notion de « souffle » et celle
de « parole » (ex : Gn. 1.3, etc.; És. 55.10-11; Jn. 1.1-4,
etc.). La « parole » de Dieu crée la vie, tout comme le
« souffle » de Dieu. Le don de l’Esprit (grec : pneuma [pneuma]) au peuple
de Dieu renouvelé dans le Messie (= l’Église) fait partie intégrale de l’œuvre
de la nouvelle création (Ac. 2.1-4; Rm. 8.10-11, 18-23, etc.).
Il ne faut pas oublier que dans ce passage (2 Tm. 3.16-17), Paul fait référence
aux Écritures juives, ce recueil de textes qu’on connait sous
le nom de l’ « Ancien Testament » (voir 2 Tm.
3.14-15). Comme il n’y avait pas du Nouveau Testament au moment où Paul a
écrit ces versets, il ne faudra pas voir ici une affirmation au sujet de
« la Bible » tel qu’on l’a présentement. Ceci ne veut
aucunement dire que le Nouveau Testament n’est pas inspiré (voir 2
Pierre 3.15-16).
[4] C.-à-d.
« au-delà ».
[5] C.-à-d.
« proche ».
[6] Entre
autre, dans le Temple à Jérusalem, qui est appelé la demeure de Yahvé (voir 2
Chr. 6.2, etc.), là où le Dieu d’Israël réside au sein de son peuple et
l’accueil dans sa présence. D’autres façons, à part sa Parole et le
Temple, que le Dieu biblique s’incarne (dans l’Ancien Testament) sont la Loi de
Dieu (Torah), l’Esprit de Dieu et la Sagesse de Dieu.
[7] De
nos jours, il y a un préjugé qui existe parmi les médias et la culture
populaire selon lequel la seule forme de vérité qui « compte » est la
forme « scientifique » (empirique). Donc, on va entendre les
gens dire des choses comme « Je crois dans la science » ou bien
« Science (et non pas Dieu) va nous donner les réponses ». Ce
préjugé est très présent dans les écrits des « nouveaux athées » ([le
fut] Christopher Hitchens, Richard Dawkins, Sam Harris, Daniel Dennett, etc.).
[8] Même
si les scientifiques, en se servant d’un accélérateur de particules,
réussissent à recréer les conditions du « Big Bang », ceci ne
prouveras pas que l’univers n’a pas été créé par Dieu. Au contraire, ils
démontreront seulement quels étaient les conditions au moment de la
création, comment Dieu a créé l’univers: http://fr.wikipedia.org/wiki/Acc%C3%A9l%C3%A9rateur_de_particules.
Peu importe les découvertes que feront les scientifiques, ils ne pourront
jamais répondre à la question : pourquoi il y a quelque chose
plutôt que rien (bien qu'il y en a, comme Lawrence Krauss, qui essaie
de le faire)? Dieu n’est pas une créature à l’intérieur de notre univers
dont l’existence peut être niée si les scientifiques arrivent à toute expliquer
par les processus « naturels ». Au contraire, Dieu est
le fondement même de l’existence, celui par qui et en qui toutes choses
subsistent (Colossiens 1.15-17, où l’apôtre Paul parle du Fils [Jésus]).
[9] C.S.
Lewis, un des plus grand apologètes de la foi chrétienne du 20e siècle,
a dit quelque chose qui peut nous aider à ce moment-ci : « Je crois
dans le christianisme de la même façon que je crois que le soleil s’est levé;
non seulement parce que je peux le voir, mais parce qu’à cause
de lui, je peux tout voir. » Quelle belle
phrase! En tant que chrétiens, on ne prétend pas avoir tout compris en ce
qui concerne la foi chrétienne, la Bible, l’incarnation du Fils, la trinité,
etc. Non, on affirme plutôt que le message de la Bible nous pourvoit une
façon de comprendre le monde, la vie, la réalité, le pourquoi…
Mais la Genèse soutient la science et la méthode scientifique!
ReplyDeleteVeuillez regarder cette discussion par Astophysicist Hugh Ross
https://www.youtube.com/watch?v=J8bxxqytndg