“L’humilité de Dieu, l’antidote à l’arrogance humaine” (St. Luc: jeudi, le 14 septembre, 2017; Phil. 2,6-11; Jean 3,13-17)
“L’humilité de Dieu, l’antidote à l’arrogance humaine”
Le défi de l’humilité. Une tradition ancienne qui se retrouve et chez
des Juifs et l’Église nous dit que Moïse a été l’auteur des 5 premiers livres
de la Bible. Cependant, il y a quelques versets
qui se retrouvent au sein des « 5 livres de Moïse » qui nous
encouragent peut-être à prendre cette tradition avec un grain de sel. Exemple : le livre de Nombres 12.3 nous dit le suivant « Moïse
était un homme très humble, plus que tout autre homme sur la terre ». Voilà : on a beau être l’homme le plus
humble du monde, mais dès qu’on en parle, ce
n’est plus le cas! Il reste que c’est
vrai, cependant, qu’il y a des personnes qui aiment ça, se vanter de leur humilité! Le cœur humain est tortueux par fois…
L’orgueil. Le premier chapitre de la Bible nous indique
que dans son projet de création, il a plu à Dieu de remettre la domination de
toutes ses œuvres entre les mains des êtres humains. Dieu a créé l’homme et la femme « à son
image », pour qu’ils le représentent auprès du reste de ses créatures. Voilà le plan de Dieu – que les êtres humains
lui obéissent et lui fassent confiance, ainsi régnant sur un monde harmonieux comme
les intendants du Créateur. Cependant, dans
le récit de la Genèse, ça ne prend pas beaucoup de temps avant que les choses
commencent à basculer dans le paradis. Dès
qu’on arrive au chapitre 3 de la Genèse, on voit qu’il y a deux choses principales
chez le genre humain qui provoquent ce qu’on appelle « la chute » de
l’humanité – la crainte et l’orgueil.
Qu’est-ce que le serpent dit à Ève et à
Adam? « Dieu sait bien que le jour
où vous mangerez [le fruit], vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, décidant vous-mêmes ce qui est bien ou mal »
(Gn. 3.5). Le serpent fait appel à la
crainte de l’homme et de la femme : Dieu sait que le fait de manger ce
fruit vous sera bénéfique, et il désir vous priver de cette bonne chose; le
serpent fait aussi appel à leur arrogance : dès que vous mangerez de ce
fruit, vous allez jouir de la même connaissance que le Créateur; vous serez pareil comme Dieu, sur un pied d’égalité
avec lui. Finissez-en avec la
servitude! Le moment est arrivé de vous
emparez de votre destin. Vous n’avez pas
besoin de dépendre de Dieu; vous êtes pleinement capables de déterminer le sens
de votre propre existence. Allez-y, mangez!
La révélation de l’être humain par excellence. Que faire
pour sauver une humanité aveuglée par l’orgueil et une insécurité accablante
qui fait en sorte qu’on ait tellement de misère à faire confiance au Créateur de
prendre soin de nous? Que faire des gens
qui sont prêts à nuire aux autres afin de se procurer des biens matériels ou
encore d’acquérir un sentiment de bien-être, voire de l’importance? St. Paul nous donne la réponse en décrivant comment
Jésus a pris le chemin d’humilité. Non
comme Adam, Jésus, que lui, avait bien
la condition de Dieu, « ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à
Dieu. Mais il s’est anéanti…devenant
semblable aux hommes ». Non
seulement le Fils de Dieu soit devenu homme, mais il a pris la condition de
serviteur. Il s’est abaissé encore plus
que ça, devenant obéissant jusqu’à la mort, même la mort de la croix. En donnant sa vie sur la croix, Jésus s’est
chargé du poids de l’arrogance humaine. Le
fils de Dieu est arrivé au monde dans une situation d’humilité et de pauvreté;
il a prêché l’amour des ennemis, et il a subit la mort la plus abominable qu’il
soit – la crucifixion – condamné comme avoir été un révolutionnaire. Voilà un paradoxe : Jésus a bel et bien
été un révolutionnaire. La révolution
que Jésus a menée a été celle de la puissance de la faiblesse, la richesse de la
pauvreté, le pouvoir de l’amour. Voici à quoi ressemble la manifestation de
l’amour de Dieu dans notre monde confus.
Notre Dieu n’est pas resté au loin de notre réalité. Notre Dieu a pleinement partagé notre
humanité et a su vaincre le mal – bien que le prix a été cher. À la croix, Jésus a remporté la victoire
définitive sur le mal, mais le combat continue.
Jésus veut nous recruter pour sa révolution révolutionnaire – celle de vaincre par l’humilité et la confiance. Jésus
est l’être humain par excellence. Enfin
il y a un homme qui fait confiance au Créateur, qui lui obéisse, coûte que coûte;
enfin un membre du peuple élu qui est fidèle à l’alliance, enfin un être humain
qui porte réellement l’image du Créateur, qui est l’image du Dieu invisible (Col. 1.15). Celui-là est digne de régner sur l’univers tout
entier, d’être acclamé comme étant « Seigneur ».
La révélation du Dieu véritable. À la croix, ce n’est pas
seulement l’être humain par excellence
qui est révélé, c’est aussi le Dieu
véritable qui y est dévoilé. Alors
que St. Paul décrit l’exaltation de Jésus, il cite un verset tiré du livre du
prophète Ésaïe : « Tournez-vous donc vers moi, et vous serez sauvés, vous
tous qui habitez les confins de la terre! Car moi
seul je suis Dieu, il n’y en a pas
d’autre. J’en ai fait le serment en
jurant par moi-même …: Devant moi
tout genou ploiera et toute langue prêtera serment par mon nom » (És. 45.22-23).
St. Paul prend un verset ou Yahvé
insiste que lui, il est le seul Dieu …
et Paul l’applique à Jésus! À la croix,
le seul vrai Dieu se manifeste; il y manifeste son amour, sa force et sa
sagesse (cf. 1 Co. 1.18-25). À la croix,
les catégories d’humanité et de divinité se rencontrent, et on constate que
chez Jésus, les deux catégories ne font
plus qu’une. Voilà le véritable être humain; voilà le seul vrai Dieu.
Un défi. En fait, la raison pour laquelle St. Paul
décrit l’humiliation et l’exaltation de Jésus est de lancer un défi aux
Philippiens – celui de s’humilier les uns
vis-à-vis les autres. Dans les
versets précédant le passage dont on a fait la lecture, St. Paul leur dit :
« Rendez donc ma joie complète: tendez
à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez le même
amour, une même pensée, et tendez au
même but. Ne faites donc rien par esprit
de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus
importants que vous-mêmes; et que chacun regarde, non ses propres qualités,
mais celles des autres. Tendez à vivre ainsi entre vous, car c’est ce qui
convient quand on est uni à Jésus-Christ » (Phil. 2.2-5).
La guérison du monde. Dans l’évangile d’aujourd’hui, on retrouve une
bride de la fameuse conversation entre Jésus et Nicodème, le Pharisien qui cherchait
à lui parler clandestinement. Alors qu’il
parle à Nicodème, Jésus fait référence à un épisode un peu bizarre dans l’histoire
de la nation d’Israël – celui du serpent de bronze. Encore
une histoire de serpent… Le récit en question se trouve dans le livre de
Nombres chapitre 21. Encore une fois,
les Israélites murmuraient contre Moïse et se rebellaient contre Yahvé. Donc, Dieu a envoyé des serpents venimeux dans
leur campement comme châtiment. Ensuite,
Dieu dit à Moïse de faire un serpent de bronze et de l’accrocher sur un poteau
à la vue de tous. Tous ceux qui
regardaient vers le serpent ont été guéris de leurs blessures. De la même manière, Jésus sera « élevé »
sur la croix, afin que tous ceux qui croient en lui reçoivent la guérison de
leurs péchés, de leur orgueil, de leur manque de confiance en Dieu, de leur
crainte, de toutes leurs blessures à tous les niveaux de leur vie. Comme
le prophète Ésaïe a dit : « c’est de nos maladies qu’il s’est chargé,
et ce sont nos souffrances qu’il a prises sur lui … c’est pour nos péchés qu’il
a été percé, c’est pour nos fautes qu’il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est
retombé sur lui et c’est par ses blessures que nous sommes guéris » (És. 53.4-5).
Amen.
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