“Marie, notre prédécesseur dans la gloire” (St. Luc: mardi, le 15 août, 2017; 1 Cor 15.20-27)

“Marie, notre prédécesseur dans la gloire”
(St. Luc: mardi, le 15 août, 2017; 1 Cor 15.20-27)

     En 2010, le 15 août tombait un dimanche, et cette journée-là, je me retrouvais dans une église Anglicane.  À la fin de la célébration, il y avait un moment pour les annonces ainsi que pour souligner les anniversaires des paroissiens qui tombaient dans cette semaine-là.  Après qu’on ait félicité plusieurs personnes, un homme qui était assis dans le premier banc en avant s’est levé et s’est tourné pour faire face à l’assemblée.  Il nous a dit qu’il était Acadien et se tenait à rappeler aux personnes présentes que le 15 août était non seulement la fête de l’Assomption, mais que c’était également la Fête des Acadiens; là, il nous a rappelé que les Anglais avaient exilé des milliers d’Acadiens lors de la Guerre de la Conquête.  Suite à cette annonce non-attendue, il y avait un malaise palpable dans l’église.  Et là, le prêtre a repris la parole en disant, « Moi, je suis irlandais, et les Irlandais, eux aussi, comprennent très bien ce que ça veut dire vivre des déportations de la part des Anglais »…
     Bon, on va mettre la politique de côté.  C’est bel et bien la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, jour lors duquel on célèbre le fait que Marie, à la fin de sa vie terrestre, a été admis auprès de Dieu, corps et âme.  Notez-le bien; elle n’est pas simplement « allée au ciel ».  Non; elle a accédée à la présence de Dieu corporellement, tout comme le Jésus ressuscité.  Le dogme de l’Assomption nous enseigne que Marie ne se trouve pas au ciel seulement d’une manière spirituelle, mais elle est là avec un corps glorifié, incorruptible et immortel.  Comme ça, Marie a devancée les autres chrétiens en se rendant, la première, dans cet état glorifié.  Bien sûre, pour que Marie puisse vivre cette expérience, il a fallu que Jésus lui ouvre la porte de l’immortalité corporelle.  Tout dépend de cela; si Jésus n’est pas ressuscité corporellement, alors le dogme de l’assomption perd tout son sens.  La résurrection de Jésus et l’assomption de Marie sont inséparables comme dogmes.  St. Paul le dit dans notre 2e lecture : « Christ est…le premier ressuscité parmi ceux qui ‘se sont endormis’ ».  En fait, St. Paul consacre l’ensemble du 15e chapitre de sa première lettre aux Corinthiens au sujet de l’espérance ultime des chrétiens – la résurrection d’entre les morts de chaque personne qui appartient au Christ pour partager la vie immortelle du Jésus ressuscité.
     *There is currently a lot of confusion among Christians regarding our future hope, the hope that not even death can take away from us.  In fact, there was even confusion among the very first Christians in the city of Corinth during the first century.  St. Paul believed that it was worth the trouble of writing his longest chapter in all of his letters in order to address this particular issue.  St. Paul begins chapter 15 of 1 Corinthians by saying “I handed on to you as of first importance what I in turn had received: that Christ died for our sins in accordance with the scriptures, and that he was buried, and that he was raised on the third day in accordance with the scriptures” (15.3-4).  St. Paul – and the 4 evangelists – insist that Jesus didn’t simply “go to heaven” after his crucifixion.  As it says in the Apostle’s Creed: Jesus was crucified, died and was buried, rose again from the dead, and then, ascended into heaven and is seated at the right hand of the Father.
     The Gospel of a crucified and risen Messiah was never an easy message to believe.  In the first century, it was “a stumbling block to Jews and foolishness to Gentiles” (1.23).  And yet, the first Christians did not adapt their message to make it easier for their contemporaries to accept it.  The first Christians truly believed that the same Jesus that had been crucified had come back to life; moreover, they believed that Jesus had not come back to life in a merely “spiritual” sense; they affirmed that the resurrected Jesus was tangible, that he had shared meals with the disciples after his resurrection, and that he had an immortal body.  Each of the New Testament authors insists on this point.  Christianity as we find it in the pages of the New Testament loses all of its meaning if we neglect the reality of the resurrection.  St. Paul doesn’t mince words: “if Christ has not been raised, then our proclamation has been in vain and your faith has been in vain” (15.14).  The first Christians believed that the Creator God had launched his project of new creation by resurrecting Jesus from the dead as the “first fruits” of the new world.  The early Christians travelled throughout the Roman Empire announcing the greatest news the world had ever heard: the only true God was re-creating his world!  Death would not have the last word!  The God of the Bible is a God of life and St. Paul assures us that death, the last enemy, will be destroyed!
     *Un sceptique a déjà affirmé que nous nous disposons de 2 siècles d’évidences scientifiques que nous démontrent que les morts restent morts.  En fait, nous avons beaucoup plus que 2 siècles d’évidences qui nous démontrent que les morts ont tendance à rester morts!  Mais voilà le point.  La résurrection de Jésus n’était pas un tour de magie.  St. Paul nous dit que la résurrection de Jésus a été un acte de nouvelle création.  Le Dieu créateur a lancé son projet de récréer son monde en ressuscitant son Fils d’entre les morts pour lui donner une existence à la fois corporelle et éternelle.  Pour prendre les paroles de St. Paul : « Lorsque le corps est porté en terre comme la graine que l’on sème, il est corruptible, et il ressuscite incorruptible; semé infirme et faible, il ressuscite plein de force et glorieux. Ce que l’on enterre, c’est un corps doué de la seule vie naturelle; ce qui revit, c’est un corps dans lequel règne l’Esprit de Dieu » (15.42-44; Le Semeur).  Cette idée peut nous sembler bizarre – une existence à la fois corporelle et éternelle?  Un corps immortel?  C’est vrai que c’est une idée étrange, mais c’est bien ça que le Nouveau Testament enseigne.  Le Symbole des Apôtres est très explicite à ce point-ci et parle de « la résurrection de la chair » et le Symbole de Nicée parle de « la vie du monde à venir ».  Voilà l’espérance chrétienne : celle d’habiter un monde nouveau en ayant un corps immortel.
     La résurrection et l’ascension de Jésus ainsi que l’assomption de Marie soulèvent la question du ciel.  Quel est le lien entre le fait d’ « aller au ciel » suite à sa mort et ce « monde à venir » dont nous parle le Symbole?  Au moment donné, alors que j’animais un atelier à l’université, un élève m’a demandé : « Ou est Jésus? »  On dit que Jésus est « au ciel » ou encore « auprès de Dieu », mais qu’est-ce qu’on entend par là?  On pourra demander également : « Ou est Dieu? »  La Bible présume l’existence d’un monde invisible – un monde que la technologie ne peut analyser, mais un monde qui est bel et bien en communication avec notre monde à nous.  En fait, le dessein de Dieu est pour son monde à lui (« le ciel ») d’être uni au nôtre (« la terre »).  La vision qu’on retrouve à la fin du livre de l’Apocalypse est celle d’un mariage entre le ciel et la terre.  La nouvelle Jérusalem descend du ciel et Dieu établit sa demeure parmi son peuple ressuscité pour toute l’éternité.  Voilà le destin de notre monde : d’être inondé de la présence de Dieu – du Ciel – et ainsi transformé d’une telle manière qu’il n’y a plus de séparation ni de distance entre Dieu et sa création.
     *The Feast of the Assumption of Mary is a reminder of this hope that awaits us and all of creation.  Mary, our Mother, has already attained this state of immortal bodily existence.  Let us pray that one day, we will join her, along with all the angels, the saints, and our Lord himself, in the world to come.  Amen.

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