« Quel esprit? Quelle destinée? » (St. Luc: lundi, le 22 janvier 2018; 2 Samuel 5, 1-10; Ps. 89; St. Marc 3, 22-30)



Les plus puissants.  Chaque année, le magazine « Forbes » publie une liste des personnes les plus puissantes au monde.  Voici quelques noms tirés de la liste des 10 personnes les plus puissantes pour l’année 2018 :
  • ·        # 1 : Vladimir Putin, le président de la Russie.  On dit de lui qu’ « il fait ce qu’il veut et il ne subit aucunes conséquences. »
  • ·        # 2 : Donald Trump, le président des E.U.A. 
  • ·        # 4 : Le Pape François.
  • ·        # 6 : Bill Gates, le fondateur de la compagnie « Microsoft ».  Il est également la personne le plus riche dans le monde (valeur nette : 78,3 milliards $).
  • ·        # 10 : Mark Zuckerberg, l’inventeur de « Facebook ».  Il a 33 ans et est un multimilliardaire (valeur nette : 63,3 milliards $ = 5e personne le plus riche dans le monde).

On admire quelqu’un qui semble bien maîtriser sa vie, son environnement, ses subordonnées.  On admire ceux qui ont de l’influence, de l’autorité.  Soit qu’on admire ceux qui semblent avoir du pouvoir, soit qu’on les craigne.
Quel esprit?  Alors que Jésus commençait son ministère public, une chose était hors de tout doute – l’homme de Nazareth possédait du pouvoir.  Même ses adversaires ne pouvaient pas nier le fait qu’il disposait d’une autorité sans précédent (voir Mc 1, 27).  Jésus n’était pas politicien; il ne disposait d’aucune influence au niveau des enjeux politiques de la Galilée.  Jésus n’était pas riche non plus; il n’avait pas de source de revenue et il dépendait souvent de la générosité des gens.  Malgré cela, il reste que partout où allait Jésus, il y avait des guérisons et des exorcismes.  Partout où Jésus passait, des gens qui étaient auparavant accablés de toutes sortes de maladies et de tourments retrouvaient la santé et le bien-être.  Jésus faisait vibrer les foules; tout le monde en parlait de ce qu’il faisait.  Alors qu’on tentait de découvrir qui était Jésus au juste, une question demeurait dans l’esprit de certaines personnes au sujet de ce prophète itinérant – son pouvoir, d’où venait-il?  Quel souffle, quel esprit habitait Jésus de Nazareth?  Jésus, était-il rempli de l’Esprit de Dieu ou bien de Béelzéboul, le chef des démons?  Était-il un agent du royaume de Yahvé ou bien du royaume de Satan?  Jésus, était-il un envoyé du Créateur, la source de toute autorité et de tout pouvoir ou bien, était-il un messager de Satan, le plus grand pouvoir à part Dieu lui-même?  L’autorité de Jésus était telle qu’il restait aux gens que ces deux options.  Soit que Jésus agit à la place de Dieu; soit qu’il agit à la place de Satan.
Quelle destinée?  Face au pouvoir de l’homme de Nazareth, on ne pouvait pas rester indifférent; il fallait qu’on prenne position.  Sommes-nous avec Jésus ou bien contre lui (voir Mt 12, 30)?  Une deuxième question découle de celle-ci – sommes-nous des alliés de Dieu ou bien de Satan?  Face à Jésus, on se retrouve au pied du mur – on se retrouve face à la plus grande décision de notre existence – quel sera le sens de notre vie?  Allons-nous coopérer avec les projets du Créateur ou bien allons-nous faire cause commune avec son ennemi juré?  On peut se plaindre – ce n’est pas justePour qui Jésus se prend-t-il?  Comment peut-il nous imposer un tel choix?  D’où vient son autorité?  Voilà – nous sommes de retour à la case départ.  Qu’allons-nous faire de Jésus de Nazareth?  La réponse qu’on donne à cette question va déterminer quel sera notre destinée éternelle.  Avec Jésus, on se retrouve face à la réalité, tout court.
Une guerre entre deux royaumes.  Jésus est venu faire une déclaration de guerre contre Satan, ses œuvres et tous ses serviteurs.  Ce n’est pas surprenant – tout le monde s’attendait à ce que le Messie mène le combat définitif contre les ennemis du peuple de Dieu.  Il reste que Jésus luttait contre le véritable ennemi – non pas contre César, Pilate et leurs légions de soldats, mais plutôt contre Satan et ses légions d’esprits impurs.  Jésus est venu proclamer l’arrivée du royaume de Dieu (Mc 1, 15); le règne de Yahvé s’en prenait au royaume de Satan (voir Mt 12, 26; Col 1, 13).  Le projet de Satan est d’opposer les plans de Dieu; Satan joue le rôle de saboteur des projets du Créateur (voir Mc 4, 15; 8, 33).  Comme Satan n’a pas la capacité de créer, tout ce qu’il peut faire c’est nuire à la création de Dieu.  Jésus parle de Satan comme étant « un homme fort », qui préside sur une maisonnée remplie de biens obtenus par vol et par violence (voir Jean 10, 10).  Jésus déclare,
« …personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté » (Mc 3, 27).
Jésus décrit ses exorcismes comme étant le pillage des biens de l’homme fort.  Autrement dit, si les biens de l’homme fort se font piller, ça veut dire que l’homme fort a déjà été ligoté.  Si Jésus réussit à chasser les démons, ça veut dire que Jésus a déjà ligoté Satan.  Jésus prétend avoir « maîtrisé » le plus grand pouvoir dans l’univers, excluant seulement le Créateur lui-même.  Suite à son baptême, Jésus avait résisté aux tentations de Satan dans le désert (Mc 1, 13; voir Mt 4, 1-11); donc, Satan n’a plus aucun pouvoir sur lui (voir Jean 14, 30).  Jésus, étant rempli de l’Esprit de Dieu (Mc 1, 10), est complètement libre vis-à-vis l’influence satanique; en étant tout à fait soumis au Père, Jésus peut exercer une autorité totale sur tout esprit néfaste (voir Mc 1, 27).
Le conquérant cosmique.  Paradoxalement, dans la première moitié du récit de St. Marc, c’est seulement les démons qui reconnaissent Jésus comme étant « le Saint de Dieu » (Mc 1, 24.34).  Seuls les esprits impurs savent qui est Jésus réellement.  Ils le reconnaissent et se soumettent à son autorité – une autorité qui se retrouve à être celle du Créateur.  À maintes reprises, les auteurs du Nouveau Testament parlent du fait que « les anges, les Souverainetés et les Puissances » sont soumis à Jésus (voir 1 Pierre 3, 22; Col 1, 15-16; 2, 15; 1 Cor 15, 24-26); déjà pendant son ministère, on peut voir la victoire de Jésus sur tous ses ennemis.

Le péché « impardonnable ».  L’évangile d’aujourd’hui contient des paroles qui se retrouvent parmi les plus sévères que Jésus a jamais prononcées.  Jésus avertit les scribes qu’ils courent le danger de commettre un « péché impardonnable ».  Les scribes avaient attribués l’œuvre de l’Esprit Saint – manifestée par les exorcismes de Jésus – à Béelzéboul, le chef des démons.  Traiter l’Esprit de Dieu de « Satan » – existe-t-il une plus grande erreur que ça?  Si on est déterminé de percevoir l’œuvre de Satan chez un serviteur de Dieu – chez celui qui prétend être Dieu-en-personne – y reste-t-il un espoir quelconque qu’on reconnaîtra la vérité?  C’est comme quelqu’un qui croît fermement dans une « théorie du complot » - peu importe ce qu’on lui dit, il va interpréter les données d’une manière qui confirme sa théorie.  Comme dit le dicton Anglophone: « I’ve decided what I believe; don’t confuse me with the facts ».  Pour que quelqu’un puisse commettre un tel péché, cette personne devra persévérer d’une manière obstinée à fermer son cœur à l’amour de Dieu manifesté en Jésus.  Que Dieu nous donne la grâce de pouvoir percevoir l’œuvre de l’Esprit tout autour de nous alors qu’on célèbre la victoire de Jésus sur toutes les puissances du mal.  Amen.

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